QU’EST-CE QUE LA PSYCHOMOTRICITÉ ?

Psychomotri…. quoi ?

C’est une phrase que j’entends souvent, et c’est vrai que si on n’a pas soi-même été consulter un(e) psychomotricien(ne), c’est un métier encore peu connu et récent.

En effet, notre décret de compétences, c’est-à-dire le document qui répertorie les actes réalisables par les professionnels de santé, ne date que de 1974 (celui des médecins date de 1662 pour vous donner une idée…). 

C’est à Julian de Ajuriaguerra que l’on doit la création du concept de psychomotricité, mêlant à la fois la physiologie, la neuro-anatomie, la psychologie, la philosophie et l’éducation.

Le psychomotricien est un professionnel paramédical, régi par le Code de la Santé Publique. C’est un Diplôme d’Etat (DE) délivré par le Ministère de la Santé, accessible après 3 années de formation spécifiques en Institut de Formation de Psychomotriciens (IFP).

Les spécificités de l’approche psychomotrice

Le psychomotricien s’intéresse à la personne dans sa globalité, c’est-à-dire qu’il cherche à construire une image à la fois large et précise des compétences, des particularités et du contexte qui s’articule autour de la personne. 

Il porte une double casquette : il est à la fois rééducateur et thérapeute mais toujours avec un élément central : le corps, indissociable de l’esprit (c’est la notion d’unicité).

Pour cela, le psychomotricien étudie plusieurs grands domaines psychomoteurs :

  • le tonus (niveau de contraction musculaire)
  • la motricité globale (coordinations, équilibre, adresse)
  • la motricité fine (dextérité manuelle, graphisme)
  • les fonctions exécutives (attention visuelle et auditive, planification, flexibilité mentale, inhibition)
  • la latéralité
  • la structuration spatiale
  • la structuration temporelle
  • le schéma corporel
  • l’image du corps
  • les émotions

Dans la majorité des cas, le psychomotricien réalise un bilan psychomoteur qui constitue un état des lieux, une “photographie à un instant t” de la personne, à l’aide de tests standardisés (résultats objectifs) et d’observations cliniques (résultats subjectifs).

En fonction de ce bilan, des séances peuvent être proposées aux patients pour travailler des objectifs définis dans le projet thérapeutique.

Le psychomotricien est formé à l’utilisation de différentes médiations (jeu, danse, théâtre, relaxation, musique, arts plastiques …) qui permettent de travailler les objectifs définis, à travers le partage et le plaisir.

Un nouvel enjeu : la prévention

Le psychomotricien peut aussi agir en prévention, en amont de l’apparition des difficultés ou des troubles. Cette démarche prophylactique propose une autre perspective que la performance du corps, qui recherche l’harmonie des compétences et donc le bien-être de l’individu. 

L’enjeu est donc d’élargir le domaine d’exercice des psychomotriciens du champ de l’enfance et du handicap, pour en faire bénéficier un public plus large et “tout venant”, avec pour objectif de développer l’aisance psychocorporelle, l’attention à soi et à ses sensation, et le plaisir d’être.